
Les jardiniers solidaires, le climat, l’environnement, l’eau
En hiver comme au printemps derniers, les pluies ont été très insuffisantes, dans le Cher et les nappes phréatiques accusaient un déficit de 60 % souvent. De longues périodes de sècheresse et de chaleur ont succédé aux grands froids dévastateurs du 4 avril (-6°). Puis des orages violents chargés de grelons de la taille d’une balle de golf, ont dévasté beaucoup de régions, le jour de l’été 2022. Des vents de 109 km/h ont été enregistrés à Bourges le 21 juin.
Le réchauffement climatique n’est plus une vision lointaine mais une réalité depuis les années 2000 et nous en observons, hélas, les conséquences négatives dans nos jardins et nos cultures. Températures proches de 40° à l’ombre, saisons en avance de 3 semaines, stress hydrique, moindre développement des plantes, brûlage ou destruction des légumes les plus fragiles :
Comment lutter à l’échelle de nos jardins familiaux ?
• Biner, c’est nettoyer les herbes concurrentes et donc en limiter le développement.
• Butter est un geste complémentaire, qui remonte la terre autour des légumes, pour favoriser leur enracinement
• Puis couvrir le sol par de la paille, du foin, de l’herbe, du gazon ou du bois raméal fragmenté : cela limite l’évaporation de l’eau et la pousse des herbes. L’humidité est préservée sous ce paillage et la vie des vers et micro-organismes s’y développe transformant doucement ces déchets en nutriments naturels, au profit des légumes les plus gourmands.
• Arroser : de préférence en fin de journée, car les plantes gardent en réserve cette eau pendant la fraicheur de la nuit. Arroser en pleine journée ensoleillée, c’est au contraire gaspiller l’eau disponible et permettre au soleil de brûler les feuilles, par effet de loupe sur les gouttes d’eau.
• Les jardiniers devront de plus en plus privilégier des cultures de légumes économes en eau, adaptés à ces températures en hausse et à la nature des sols.
Quelles politiques de l’eau ?
La priorité a été donnée pendant plusieurs dizaines d’années à l’écoulement rapide des eaux. De la source à l’estuaire, rien ne devait entraver la « libre circulation des sédiments et des poissons ». Ce choix a entrainé le lessivage des sols agricoles fertiles et l’envasement des zones basses. Il est encore, hélas, pratiqué dans les faits, dans nos régions et dans le Cher. Les eaux excédentaires d’automne et hiver sont ainsi rejetées vers l’aval et les estuaires : gaspillage colossal. Et en périodes sèches, les jardiniers comme les agriculteurs manquent d’eau pour leurs cultures.
Les pays soumis à des sècheresses l’été ont depuis longtemps mis en place des barrages, des réservoirs et des retenues pour stocker en amont, les eaux de pluies lorsqu’elles sont excédentaires.
Une politique cohérente de l’eau serait de retenir dans la mesure du possible, les eaux de pluie d’automne-hiver, dans des marres, des lacs, des zones d’expansion de crues, en amont, autour des cours d’eau. Cela permettrait d’écrêter et d’éviter les inondations violentes, volumineuses et de plus en plus anormales, que nous connaissons depuis les années 2010 dans les marais de Bourges par exemple. Stockées, ces eaux rechargeraient doucement les nappes phréatiques et seraient disponibles pour un arrosage raisonnable, en périodes sèches.





A l’échelle des jardiniers et des agriculteurs, nous ne parlons pas de créer des « bassines », des barrages ou des réservoirs surdimensionnés, mais de favoriser des étendues à dimension humaine : marres, lacs, retenues collinaires surtout. En parallèle, chacun sera gagnant à trouver l’eau d’arrosage, disponible au moment nécessaire, pour ses cultures. Plutôt que d’obliger à laisser un pourcentage de terres en jachère, ce serait bien d’inciter à créer des réserves d’eau proportionnées à ses surfaces cultivables.
Les sédiments que l’on retrouve sous forme de vase accumulée dans les zones basses, les fossés, les coulants, doivent être récupérés par curage et nettoyage réguliers. A défaut, ils s’accumulent en effet, par couches de 5 à 10 cm par an et finissent par colmater les cours d’eau et faire se développer algues vertes, jussie et myriophile.
Dommage vraiment, car cette vase est le plus souvent propre et très riche : nous l’utilisons dans nos jardins comme engrais naturel, gratuit, pour nos semis et nos repiquages !
Pour nous contacter :
Les jardiniers solidaires
Maison des associations,
28 rue Gambon, 18000 Bourges
Site internet: lesjardinierssolidaires.wordpress.com
courriel : lesjardinierssolidaires@orange.fr
Tél 06 51 72 96 18