Le 21 juin, nous fêterons la musique

Le 21 juin, nous fêterons la musique

Dans toutes les villes, dans toutes les places, dans toutes les rues, ce sera la fête. Partout des musiciens, des orchestres nous enchanteront. C’est en 1982 que Jack Lang, alors ministre de la Culture a créé la Fête de la Musique et depuis elle a lieu tous les ans.

exceptionnelle, car c’est dans le plus grand silence qu’elle a eu lieu début 2019 dans la ville de Crémone.

Crémone est une petite ville au sud de Milan qui a vu naître de nombreuses personnalités comme la chanteuse Mina, l’artiste de cinéma Ugo Tognazzi ou le footballeur Gianluca Vialli. Mais si Crémone est célèbre, c’est parce qu’elle est la capitale mondiale du violon.

C’est à Cremone que sont nés aux 16e et 17e siècles, les plus célèbres luthiers du monde, les Amati, Guarneri del Gesù et Stradivari dit Stradivarius.

Ces luthiers ont développé une technique unique au monde pour fabriquer à la main et assembler plus de 70 pièces de bois. Tous ces morceaux, soigneusement sélectionnés et naturellement vieillis ne donneront jamais deux violons exactement identiques. Chaque violon est référencé et par la suite reçoit souvent un nom. 

Parce que leur son est exceptionnel et encore inégalé, ces violons comptent parmi les instruments les plus recherchés au monde. Leur vente peut atteindre des sommes astronomiques.

Le Stradivarius appelé «Molitor» a été vendu 2,5 millions d’euros, un autre Stradivarius le «Lady Blunt» à plus de 11 millions. En 2013, un Guarneri del Gesù, le «Vieuxtemps» a été vendu presque 15 millions. Et ce n’est pas fini, certains violons sont estimés encore plus !

Malheureusement un accident est toujours possible. Ainsi en décembre 2008 lors d’un concert, suite à la chute d’un virtuose, la réparation de son violon a couté presque 100 000 €. 

Avec le temps ces merveilleux violons risquent de perdre leurs extraordinaires qualités. D’où l’idée d’immortaliser leurs sonorités. Pour cela, en 2019, on a enregistré quatre rarissimes violons prêtés par le musée de Cremone, 2 Stradivari, un Amati et un Guarneri del Gesù. Tous les jours trois personnes, dont un agent armé par sécurité, portent les violons du musée jusqu’à un auditorium spécialement aménagé avec 32 micros.

Pour éviter les bruits intempestifs, toute la circulation est interdite dans le centre ville. Il ne faut plus claquer les portes et les fenêtres. Dans les rues pas de cris, que des chuchotements, on parle en sourdine. Plus de talons à aiguilles, plus de fers aux chaussures, mais des semelles plastiques. Pour éviter leur grésillement, on démonte les ampoules des lampadaires. Pendant quatre semaines, pour toute la population c’est le silence total dans le centre ville, 8 heures par jour, 6 jours sur 7.

Grâce à tous ces efforts, en ce début d’année 2019, une banque de sons a été créée pour tous les mélomanes du monde.

Si un jour à Bourges on décidait aussi d’immortaliser et enregistrer le grand orgue de la cathédrale Saint Etienne, préparez vos chaussons et attendez-vous à entendre dans le centre ville :

schut, schut !

Silence

CATEGORIES
Share This

COMMENTS

Wordpress (0)
Disqus ( )