La Bela Rosin

La Bela Rosin

Article de l’Association France – Italie du Cher

Cette histoire aurtait pu commencer par « il était une fois », mais ce n’est pas un conte, c’est une histoire vraie. C’est l’histoire d’un amour contrarié comme il y en a eu dans d’autres pays et comme il y en aura d’autres encore.

C’est l’histoire de Rosa Vercellana, née en 1833 dans la province de Nice qui était dans le Royaume de Piémont-Sardaigne, car le Royaume d’Italie n’existait pas encore.
C’est la fille d’un militaire qui a fait les guerres napoléoniennes dans la Garde Impériale. Après la chute de l’Empereur Napoléon, son père, devenu tambour major dans l’armée sarde, est transféré dans un château piémontais près de Cunéo.
C’est à Cunéo, alors qu’elle n’a que 14 ans, qu’elle rencontre pour la première fois Victor Emmanuel, prince héritier du Royaume de Piémont-Sardaigne, qui était venu chasser dans la région. Une liaison secrète s’établit entre la jeune Rosa et Victor Emmanuel.
Victor Emmanuel a 27 ans et est déjà marié avec l’archiduchesse Adélaïde

d’Autriche. Plus tard il deviendra le premier roi d’Italie. Pour se rapprocher du nouveau Roi, Rosa habite un château près de Turin.

Malgré toutes les controverses et le scandale que cette liaison suscite Victor Emmanuel conservera toute sa vie cette relation hors mariage. Ensemble ils ont eu deux enfants.

«la Bela Rosin» comme le peuple la surnommait, est élevée au rang de Contesse de Mirafiori et Fontanafredda.
C’est auprès d’elle que le Roi aime se réfugier pour fuir la cour et venir chasser.
En 1869, devenu veuf et gravement malade, Victor Emmanuel, épouse la Bela Rosin dans un mariage morganatique, c’est à dire sans l’attribution du titre de Reine. Huit ans plus tard, juste avant de mourir, il régularise le mariage au civil.

Détestée par les nobles de la cour, mais aimée par le peuple, la Bela Rosin, analphabète comme 90 % de la population de cette époque, meurt quelques années après le Roi.

N’étant pas Reine, la famille royale de Savoie refuse qu’elle repose au Panthéon de Rome.
Ses enfants font alors construire à Turin, une réplique du Panthéon que l’on appela “le mausolée de la Bela Rosin”.

Par la suite la rumeur populaire dira que la chanson folklorique “la bela Gigogin” qui raconte l’histoire d”amour d’une jeune femme, en réalité, s’adresse à la Bela Rosin

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